Adaptation mise en scène Alexis Bertin, jeu et musique Lorianne Cherpillod et Mathilde Soutter, création lumière Adrien Laneau, le 7 février 2020 Suivi d’un débat avec le public en présence de Pinar Selek et Alexis Bertin. Voir sur YouTube
Le génocide arménien a un siècle. Pinar Selek, sociologue, romancière et militante Turque, nous fait vagabonder, non sans frémissements, dans l’histoire de la Turquie, de ses minorités, mais aussi dans des vies singulières aux destins souvent tragiques. Au fil des souvenirs et des rencontres, elle questionne les tabous de la société turque contemporaine à travers un récit tantôt poétique, tantôt militant. Au-delà de la question arménienne, c’est le témoignage sensible et autocritique de l’auteure, qui partage ses doutes et interroge notre rapport à l’Histoire et notre responsabilité vis-à-vis de celle-ci.
Sur scène, deux comédiennes-musiciennes prendront la parole pour raconter le combat et l’espoir de cette femme. Une parole à deux voix, tantôt parlée, tantôt chantée. Portée par les accents envoûtants de musiques traditionnelles turques et arméniennes. Au-delà de son histoire, c’est un témoignage puissant et humaniste, dont les mots résonnent dans nos sociétés où les minorités doivent encore trop souvent vivre dans l’ombre.
Ou comment les arts, et singulièrement la musique, permettent à une nation de vivre son identité, malgré les drames de son histoire. Écouter l’émission de France-Culture
Le Mont Ararat, symbole du pays, confisqué depuis 1921 par le voisin turc.• Crédits : Jan Woitas/picture alliance – Getty
Voyage en Arménie, ancien royaume florissant et premier Etat officiellement chrétien, changé au cours des siècles en une petite république montagneuse enclavée au sud du Caucase, au gré des conquêtes et des appétits de ses voisins byzantins, perses, ottomans, russes, soviétiques puis azéris.
Traumatisée par le génocide commis par les Turcs en 1915, soumise à la tutelle de Moscou jusqu’à son indépendance en 1991, la nation arménienne s’était forgée son identité dans ces pertes successives et la coexistence de ses mémoires diverses, celles de ses habitants restés sur place et de sa diaspora.
Pays de forte tradition musicale – depuis le répertoire ancien exhumé au début du XXème siècle par le prêtre et musicologue Komitas jusqu’au jazz ou aux échos pop de ses exilés – avide l’Arménie déroule ses passions, ses fiertés, et ses rêves brisés.
Erevan, la place Lénine et ses constructions de tuf rose, 1967• Crédits : Dean Conger/Corbis – Getty
Programmation musicale et archives
Archive pré-générique : « L’homme arménien c’est une sorte de feu, une flamme qui brûle… »,extrait de l’émission Grand angle, diffusion France Culture, 16/11/1991 Komitas : Fragments 1, extrait de l’album Komitas : Patarag (Fragments) interprété par l’Ensemble de musique de chambre d’Arménie (dir. Zareh Saakiants) édité vers 1971 par le label russe Melodiya – fond sonore – Adiss Harmandian : Tou im yerkn yes (Adisc records, 1975 puis Arka records, 1979) Bagrat Bagramiants : En inch man er ark ayakan (1909) édité sur la compilation Before the revolution : a 1909 recording expedition in the Caucasus and Central Asia by the Gramophone Company (Topic records, 2002) – fond sonore – Tigran Hamasyan : Mother, where are you? (trad.), album A fable (Verve records, 2011) – fond sonore – Témoignage d’un survivant du génocide, diffusé dans l’émission Aujourd’hui la vie, Antenne 2, 06/05/1985 Komitas : Dle yaman interprété au duduk par Djivan Gasparyan et le L.A. classic ensemble pour la compilation Djivan Gasparyan : The Soul of Armenia (Network Medien, 2008) Komitas : Karoun – aussi orthographié garoun a – (pour quatuor a cordes) par le Komitas Quartet (album Komitas-Hadyn-Chostakovitch, enregistré en 1994 à Erevan) – fond sonore – Komitas : Der voghormia, interprété par le choeur mixte arménien de Paris (dir. Garbis Aprikian) sur l’album Chants de la liturgie arménienne (label Amiga, 1991) Komitas : Yot par (Seven dances) : Yerangui of Yerevan interprété par l’ensemble Gurdjieff (dir. Levon Eskenian), sur l’album Komitas : The Gurdjieff ensemble (EMI, 2015) – fond sonore – Aïda Aznavour (feat. Kevork Yanbekian Orchestra) : Sirerk (1957) réédité sur la compilation Succès et raretés (Marianne Mélodie, 2016) Aram Khatchatourian : Danse D’Aïcha (valse), extrait du ballet Gayaneh interprété par l’orch. du théâtre Bolchoï (dir. Evgueni Svetlanov), album Khatchaturian : Gayaneh et Spartacus (Le chant du monde, 2000) – fond sonore – Aram Khatchatourian : Lezginka, extrait du ballet Gayaneh (référence identique) Vartan Margosian : Dersim dört dağ içinde (1937) – fond sonore – The Remains : Don’t look back (1966) Maxim Panossian : Hey Asdgher, album Kinedoun (BASF, 1972) – fond sonore – Extrait du film Sayat Nova réalisé par Sergueï Paradjanov (1968) Hamlet Minassian : On the day’s, album Armenian Pop Music (DOM, 1979) Nicolas Jaar : Construction, album Pomegranates (2015) – fond sonore – Archive : rapport à son pays d’origine d’une jeune arménienne installée en France,diffusé dans l’émission Aujourd’hui la vie, Antenne 2, 06/05/1985 Archive : séisme de décembre 1988, diffusion La Cinq, 08/12/1988 Archive : indépendance de l’Arménie, diffusion France 2, 22/09/1991 Deti Picasso : Ninare, album Ethnic Experiments (2014) Zartong : Toy narguiz, album Zartong (O-music, 1979) – fond sonore – Macha Gharibian : Joy ascension, album Joy ascension (Meredith records, 2019) Archive : François Mitterrand sur le génocide des Arméniens, propos tenus à Vienne le 7 février 1984 (diffusion Antenne 2, 04/05/1984)