Chaque semaine, Courrier international explique ses choix éditoriaux et les débats qu’ils suscitent parfois dans la rédaction. Nous avons décidé cette semaine de faire entendre des voix de la diaspora arménienne après la fin de la deuxième guerre du Haut-Karabakh, qui a contraint des dizaines de milliers d’Arméniens à fuir cette région du Caucase, après le cessez-le-feu du 10 novembre. Un nouvel exode qui réveille une mémoire douloureuse, celle du génocide de 1915.
Ce sont des images qui ont choqué le monde : des Arméniens, contraints au départ et brûlant leurs maisons après l’accord de cessez-le-feu conclu le 10 novembre sous l’égide de Moscou, un accord qui a mis fin à la deuxième guerre du Haut-Karabakh. Six semaines d’un conflit largement déséquilibré entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie et ses armes sophistiquées, ont fait plusieurs milliers de morts dans cette enclave montagneuse du Caucase. L’accord du 10 novembre prévoit notamment la rétrocession à l’Azerbaïdjan de la plupart des territoires conquis par l’Arménie lors de la première guerre du Karabakh (1991-1994).