Émission ‘Le Cours de l’Histoire‘ par Xavier Mauduit
Écouter sur France Culture le 07/05/2021
Acteur, comédien, metteur en scène et dramaturge, Simon Abkarian est un homme de théâtre accompli. À la scène comme à la vie, il transporte avec lui une histoire familiale qui, de l’Arménie à la Syrie, du Liban à la France, porte une culture, raconte une diaspora et éclaire ses engagements.
Les premières années de la vie de Simon Abkarian sont marquées par l’exil et la guerre. Après une enfance passée dans une cité de Goussainville dans le Val d’Oise, ses parents d’origine arménienne repartent avec toute la famille dans leur Liban natal. Surgit alors la guerre en 1975 qui pousse sa mère à fuir de nouveau vers la France puis les États-Unis. C’est à Los Angeles que Simon Abkarian fait sa rencontre avec le théâtre, à travers les œuvres de Shakespeare et l’aide de Georges Bigot qui lui ouvre les portes du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine. Ces premiers pas le conduisent ensuite à jouer au cinéma pour Ronit Elkabetz, Atom Egoyan, Robert Guédiguian, ou encore Cédric Klapish, puis, à la télévision dans les séries Pigalle, la nuit et Kaboul Kitchen. C’est au théâtre, dans plusieurs pièces qu’il écrit et met en scène que Simon Abkarian raconte la guerre et l’oppression des femmes en réinvestissant les mythes. Comment porter la mémoire d’un génocide ? Comment raconter l’histoire tout en restant attaché à l’imaginaire ? Qu’est-ce que les mythes nous apprennent de l’histoire ?
Comédien, Simon Abkarian a joué au théâtre notamment sous les directions d’Ariane Mnouchkine et d’Irina Brook et, au cinéma, avec de très nombreux réalisateurs dont Cédric Kaplich, Robert Guédiguian, Atom Egoyan. Il a fondé la Compagnie Tera avec laquelle il met en scène ses propres pièces qui sont éditées chez Actes Sud-Papiers.
La transmission de l’histoire du génocide et de l’exil
Parfois, autour d’une table, des gens se lèvent, ils disent une poésie qui raconte ça ou parfois, une fille chante une chanson sur l’exil et tu vois des gens qui ont les larmes aux yeux. Gamin, tu essayes de comprendre pourquoi ils pleurent et puis tu cherches des réponses et là, quelqu’un te raconte. Simon Abkarian