Claude Mutafian, Docteur en Histoire
version modifiée d’un article AOC
novembre 2020
Les événements récents du Haut-Karabagh ont trop souvent donné lieu à des interprétations prétendument ‘équilibrées’, comme un jeu de ping-pong, selon le schéma suivant : les Arméniens avaient en 1994 vaincu les Azéris et les avaient expulsés des territoires conquis, mais en 2020 eut lieu le classique ‘retour de balancier’.
Cette symétrie est inacceptable à la lumière des données de la question.
L’arrière-fond historique
À la suite des conquêtes d’Alexandre le Grand se constituèrent plusieurs royaumes à l’est de l’Asie Mineure. Deux d’entre eux bordaient la Caspienne : au sud du fleuve Araxe l’Atropatène, fondée par le général grec Atropatès, et, au nord, l’Albanie du Caucase. Ils jouxtaient à l’ouest l’Arménie, avec sa province orientale, l’Artsakh, qui allait plus tard prendre le nom turco-persan de ‘Karabagh’, c’est-à-dire ‘Jardin noir’.