Par Véronique Fourcade
Publié dans le journal Sud Ouest le 24/04/2023 à 19h21

La commémoration du 108e anniversaire du génocide des Arméniens a eu lieu, lundi 24 avril, à Biarritz. Elle a mis en lumière le sort tragique des 120 000 Arméniens du Haut-Karabagh actuellement otages de l’Azerbaïdjan
Le rendez-vous annuel, devant la stèle de la Mémoire future au monument aux morts de Biarritz, a réuni ce lundi 24 avril à Biarritz de nombreuses personnes sensibles à la cause arménienne, aux côtés des autorités civiles et militaires, parmi lesquelles se trouvaient le sous-préfet Fabrice Rosay, le député Vincent Bru, la sénatrice Frédérique Espagnac, la maire Maider Arosteguy… Des dépôts de gerbes, précédés de discours et suivis de l’interprétation d’une chanson traditionnelle arménienne, ont marqué cette commémoration.
Clément Parakian, le président de l’association Agur Arménie, avait écrit un discours érudit, mettant l’accent sur l’oubli. « Je constate amèrement qu’année après année, l’oubli ronge subrepticement la mémoire d’un peuple, d’une civilisation. Nous, restes pitoyables et errants des ‘sans retour possible’, sommes en route vers le bord d’un gouffre abyssal dont le nom est oubli… L’oubli, la sentence redoutée d’un génocide en voie de réussite sans n’avoir jamais existé. L’oubli est la pierre philosophale de l’État turc qui cherche à transmuter les torrents de sang de millions de morts arméniens, assyro-chaldéens, yézidis, alévis, grecs, … en rivière potable. »
Silence des gouvernements européens
Pour lutter contre ce délétère oubli, le président a demandé aux élus de la Côte basque d’imiter Biarritz et sa stèle de la Mémoire future : « Je vous propose que chacune de vos communes adopte dans son espace une référence aussi modeste soit-elle à l’Arménie, un square Charles-Aznavour, une place du 24-Avril-1915, etc. Ces petites pierres blanches de reconnaissance réchaufferaient le cœur des Arméniens intégrés ou de passage. » Elles contribueraient à ce que l’Arménie ne tombe à jamais dans le gouffre de l’oubli.
Pour ce qui est de l’actualité, la situation tragique des 120 000 Arméniens du Haut-Karabagh, retenus dans cette enclave par l’Azerbaïdjan, a été pointée par Clément Parakian qui a dénoncé le silence des gouvernements européens.